Santé - Simplicité - Force Interne Yiquan en brefYiquan est efficace pour la santé comme pour les arts martiaux. En effet, il s’agit d’une synthèse multifonctionnelle d’arts martiaux, de soins de la santé et de méditation (chan). Santé - Simplicité - Force InterneSantéLe Yiquan exclut toute méthode d’entraînement unilatérale ou contre nature. Il soutient le développement du potentiel intellectuel et physique jusqu’à un âge très avancé. En parallèle avec l’augmentation du niveau d’énergie, Yiquan renforce le corps entiers avec ses mécanismes régulateurs. SimplicitéYiquan est un système ouvert qui permet à chacun(e) de s’entraîner sans conditions préalables. L’entraînement est facile et s’adapte aux besoins individuels. Des progrès vérifiables se manifestent après peu de temps, sans recourir à la mystification. La praticabilité est, à côté du naturel, un critère supérieur. Force InterneLa force interne, appelée neili ou neijin en chinois, résulte de l’unité du corps et de l’esprit ; c’est-à-dire de l’entrainement sensori-motrice qui est la coordination neuromusculaire combinée à un fitness intégré. Les exercices ciblent le renforcement du qi et le développement de la force interne. Cette dernière naît de la synergie des éléments suivants :
Au quotidien, le but consiste à créer des conditions qui permettent de maintenir l’équilibre et protéger la santé dans des situations de stress. Dans les arts de combat, c’est hunyuanli - "la force entière ". Cela signifie d’être à même d’agir à tout moment, avec tout le corps, dans tous les sens et avec l’intensité (force/énergie/tension) voulue. La constitution de l’entraînement en YiquanVoici les sept formes d’entraînement du Yiquan, regroupées en "santé" et "art martial":: |
Santé - yangsheng (qigong) | Art martial - jiji (wushu) |
1. yangshengzhuang (zhanzhuang) 2. shili 3. mocabu | 1. jijizhuang (zhanzhuang) 2. fali 3. shisheng 4. tuishou 5. sanshou |
Cependant, la séparation en ces deux domaines est relative, vu que les différentes formes s’entrecoupent en partie. C’est le zhanzhuang qui constitue la base du Yiquan (et de la plupart des arts martiaux internes).
Zhanzhuang, aussi appelé zhanzhuanggong, signifie littéralement "posture du pilier", "posture du poteau". La variante "se tenir comme un arbre" est également très courante. Cet exercice met l’accent sur la centralisation, l’alignement et la détente en lien avec certaines représentations mentales ainsi que le développement de la force interne. Un moment clé de cet entraînement est la prise de conscience à quel point des changements minuscules de la position peuvent générer des effets différents. Dans l’ensemble, il y a environ 25 postures qui peuvent être adaptés graduellement aux exigences, c'est-à-dire au niveau de compétence. Les "postures de la santé" s’appellent yangshenzhuang, les "postures de lutte" jijizhuang.
Shili signifie "essayer la force", "mettre la force à l’épreuve", "sentir la force". Par le biais de mouvements lents et fluides, effectués dans une posture debout ou avec des pas, on transforme la force interne, développée lors des postures zhanzhuang, pour qu’elle devienne mouvement. Un des sujets centraux de cet entraînement est la prise de conscience de l’opposition relative entre le "calme dans le mouvement" et "le mouvement dans le calme".
Littéralement, mocabu signifie "le pas en friction". C’est l’entraînement des pas, aussi connu sous le nom de bufa (chin. changement de posture). En fait, il s’agit d’un entraînement de la marche, des déplacements. Le mocabu améliore la coordination des mouvements dans l’espace et rajoute donc une dimension supplémentaire au processus de développement vers la "force entière".
Fali ou baofali signifie: faire exploser/jaillir/sortir la force. L’entraînement fali permet de faire sortir la force interne de façon explosive.
Shisheng (chin. entraînement de la voix, essai du son) sont des sons spécifiques qui peuvent renforcer l’impact de la force du fali.
Tuishou signifie "poussée des mains", "mains sensorielles", souvent désigné par le terme anglais "push hands". Il s’agit d’un entraînement à deux qui met à l’épreuve la stabilité, l’équilibre, les réflexes et les techniques, l’emploi de la force et en approfondit la maîtrise. Cet exercice requiert autant de la flexibilité, de la vivacité et de la compacité. Tuishou est souvent compris comme faisant le pont entre les entraînements de base et le Yiquan plus combatif.
Sanshou désigne le combat libre sans armes, bien qu’il ne soit pas forcément sans règles. Des concepts similaires sont : jijifa (entraînement et méthode de combat), shizou (sparring), dancao (technique de combat spécifique), sanda (sport de combat plein-contact).
Pour rappel, la fixation sur des formes rigides, l’individualisme ou le combat est rejeté en Yiquan. Par contre, on encourage le naturel et la spontanéité. Ce faisant, on donne un rôle proéminent à la tendance naturelle de l’organisme humain, qui cherche à s’équilibrer intérieurement (homéodynamique) et à assembler de l’énergie. Les aspects repos et mouvement, intérieur et extérieur, force et douceur, tension et détention sont relatifs, c'est-à-dire qu’ils ne sont pas des contraires absolus.
Mot clé | Méthode | Effet |
Centraliser zhongding | Coordination de la posture. Stabilisation du centre de gravité. | Correction de mauvaises postures. Meilleure statique (équilibre) et meilleure circulation du sang et de la lymphe. |
Détension et tension fangsong zhengli tanli | Différentes formes d’entraînement de la "musculature posturale" parallèlement à une détention de la "musculature des mouvements" ; une combinaison différenciée des parties de la musculature en lien avec certaines représentations imaginaires précises. Zhengli (liens internes; force opposée) désigne la force entière du corps, mais s’utilise également pour les modèles qui servent à développer la compacité et l’élasticité tanli. |
Accroissement de l’énergie (qi), plus particulièrement des mitochondries et de la musculature posturale. La circulation de l’énergie (p.ex. sang, lymphe) peut être dirigée de façon consciente au niveau physiologique. Meilleure économie du corps. |
Entraînements mentaux yifa neigongquan | L’aspect mental de l’entraînement (visualisations ou représentations mentaux, yi) occupe une place prépondérante, car cela permet d’obtenir des effets extrêmement complexes avec des méthodes simples. | L’intension (yi), lorsqu’elle est utilisée de façon correcte, active et stabilise les structures de l’organisme qui sont essentielles pour la santé et l’art martial. |
Proprioception Unité de yi, qi et li |
Entraînement de la perception par une attention ciblée sur les points clés des processus énergétiques et structuraux de l’organisme. Reconnaître les tendances d’un développement et réagir de façon adaptée (corps, mouvement, force), entraînement du système nerveux, et du sensorimoteur global. | Conscience corporelle améliorée et metaplasticité rehaussée par des activations/mouvements multiples (plus de stabilité, moins de tensions, meilleure capacité d’apprentissage). Réflexes plus rapides. |
"Force interne" Salutogenese neili / neijin |
Stabilisation de l’équilibre physiologique et, jusqu’à un certain point, des équilibres émotifs et cognitifs. Optimisation de la balance dynamique entre conscience, forme, énergie, structure et force. Confiance dans les forces imminentes de l’organisme et de ses systèmes de régulation. Augmentation graduelle des exigences. économisation. | Le "cœur immobile", la sérénité, le soutien à la régulation des émotions renforce le système immunitaire, la forme physique et donc les ressources. |
fali | Utilisation explosive de la force qui requiert un rééquilibrage instinctif par la musculature posturale ainsi qu’une tension dosée et rapide de certains muscles posturaux en préparation à un choc. | Meilleure capacité de résistance |
Improvisation Entraînement avec un/une partenaire hunyuanli |
L’expérimentation et l’improvisation (p.ex. "danse de la santé" ou tuishou/sanshou) font partie intégrante de l’entraînement. La capacité de résistance et la créativité ("forme informe", wuwei, capacité d’adaptation) sont reliées entre-elles. Autrement dit : force corporelle globale et force vivante deviennent hunyuanli, la force entière. | Meilleure capacité de résistance. |
Dans l’ensemble, c’est la multifonctionnalité qui est à relever.
"La concordance entre "cœur", force imaginaire, Qi et force signifie que la conscience ("cœur"), les pensées, le Qi et le développement de la force deviennent un ensemble. "
Source: Jiao Guorui, 1997, Qigong Yangsheng, ML Verlag, p 143